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La Confusion des sentiments : (Notes intimes du Professeur R. de D.) (Stefan Zweig)

note: 3L'écriture de Zweig Marion - 18 mars 2022

Le plot est simple mais l'écriture de S. Zweig on y accroche ou non. Ce livre m'a toutefois réconcilié avec son auteur.

Oeuvres (Françoise Sagan)

note: 3Bonjour tristesse... Marion - 18 mars 2022

Un peu mou mais agréable et permet d'apprendre à connaître l'écriture de Françoise Sagan

Lettres à un jeune poète (Rainer Maria Rilke)

note: 4Un peu de poésie Marion - 18 mars 2022

Une lecture poétique assez rapide sur la jeunesse et l'écriture. Le format épistolaire rend la lecture plus simple.

Sur la lecture : cd (Marcel Proust)

note: 3A savourer Maria - 17 mars 2020

La lecture, les livres, le bonheur de lire. Voilà un merveilleux petit livre de Marcel Proust. À lire, à écouter. Bref à savourer.

À voix haute : la force de la parole (Stéphane de Freitas)

note: 4Fascinés par la rhétorique Maria - 17 mars 2020

À voix haute : la force de la parole c'est un «documentaire qui magnifie la parole» (https://www.madmoizelle.com/) où les jeunes du 93 se font séduire par l’art de la rhétorique.

Soumission (Michel Houellebecq)

note: 4"Prophétique ou provocation" Maria - 10 février 2015

Ce récit, c’est la lutte entre la liberté et la soumission. C'est un bon livre où l’auteur mêle avec humour le passé, le présent et …l’avenir de la France. Je l’ai lu avec grand plaisir. On y retrouve la qualité de la plume de l’auteur, un style dynamique et drôle. Je conseille.

Une femme fuyant l'annonce (David Grossman)

note: 5Magnifique Jeanne - 5 janvier 2015

Un livre sensible et puissant, âpre et doux, plein de violence et plein d'amour. Magnifique !
En savoir plus : http://bibliofie.net/bibliofie.net/cms/articleview/id/197

Pantaleón et les visiteuses (Mario Vargas Llosa)

note: 2Un peu déçue Jeanne - 20 mars 2014

Vargas Llosa est un de mes auteurs préférés. Ses romans font vivre des personnages drôles ou tragiques avec un souffle puissant. Ils sont situés dans un décor fortement évocateur, leurs destins s’entrecroisent avec brio, l’écriture se fait parfois multiple pour mieux rendre le foisonnement de la vie.
Ici, avec le thème scabreux de la prostitution auquel se mêlent ceux de l’armée, de la vie de famille, du fanatisme religieux, on ne sait jamais si on est dans le burlesque ou le tragique. Finalement je n’ai réussi à rentrer ni dans l’un ni dans l’autre, d’autant plus que le livre est construit sur l’alternance entre le récit principal, les aventures et mésaventures du Capitaine Pantoja, et la narration des événements liés aux exactions commises par un groupe de fanatiques.
Finalement au lieu d’être emportée par le récit, je l’ai plutôt survolé, et j’ai été un peu déçue.

Fugitives (Alice Munro)

note: 3Des vies et des secrets, avec finesse Jeanne - 27 février 2014

Huit nouvelles qui racontent des vies de femmes qui tentent de prendre leur vie en main, qui croient pouvoir le faire, mais qui souvent laissent passer l’occasion et sont rattrapées par le quotidien. Elles ne sont pas prêtes à assumer le risque de l’inconnu, elles ne vont pas au bout de leur tentative. Elles capitulent, et elles reprennent le cours d’une vie qui s’écoule lentement, comme Carla et Robin, ou bien leurs propres filles renient leur émancipation, comme celle de Juliet. Delphine, elle, s’est fait une vie sans attaches, d’un boulot sans intérêt à un autre, pour poursuivre le fantôme de sa fille.
Je n’aime pas beaucoup le genre de la nouvelle habituellement, parce que je le trouve souvent frustrant : sa brièveté me semble incompatible avec la profondeur psychologique, et m’empêche de connaître suffisamment les personnages pour m’en sentir proche et comprendre leur histoire.
Ce n’est pas le cas ici. Alice Munro est une virtuose de la nouvelle. Elle sait saisir un moment clé de la vie de ces femmes, les présenter avec leurs blessures, leurs faiblesses, et en quelques pages nouer des intrigues, livrer des secrets, faire rebondir le récit. Mais je reste un peu sur ma faim quand les histoires se terminent. L’auteur montre les méfaits du temps, ou de la peur, ou de la timidité, puis s’efface en quelque sorte, laissant le lecteur un peu trop seul à mon goût.

L'Homme du lac (Arnaldur Indriòason)

note: 3Un polar réfléchi, sur fond de guerre froide Jeanne - 11 février 2014

Erlendur est un policier désabusé, culpabilisé par ses problèmes familiaux, hanté par une disparition, obsédé par le passé. Dans son enquête pour retrouver l’identité de l’homme dont on a retrouvé le squelette au fond d’un lac, il est aussi happé par le passé et sa recherche le mène dans le milieu des étudiants islandais étudiants boursiers en Allemagne de l’Est dans les années 50. Construit sur de nombreux flash backs, avec son lot de trahisons, mensonges, amours avortées, révélations politiques, le roman s’enlise un peu dans la caricature de l’état policier de l’ex-RDA. Mais on ne s’ennuie jamais à suivre l’enquête d’Erlendur , acharné à mettre au jour la vérité parce qu’au fond c’est l’énigme de sa propre vie qu’il veut résoudre. La résolution du crime n’est pas l’essentiel. Un polar réfléchi, au rythme plutôt lent, sans détails trash, et une plongée dans la vie de la société islandaise.

Du côté de Castle Rock (Alice Munro)

note: 3Beaucoup de profondeur psychologique Jeanne - 11 février 2014

J’ai vraiment aimé ce récit de vies ordinaires de migrants partis d’Ecosse vers l’Amérique, parce qu’il plonge dans les secrets de la vie intérieure des personnages. C’est subtil, les portraits sont tout en nuances, et sans concessions : sous la plume d’Alice Munro, les personnages livrent leurs rêves, leurs ambiguïtés, leurs échecs. A mon avis il faut dépasser le premier chapitre, ardu et austère ; je n’ai pas réussi à m’intéresser aux ancêtres de l’écrivain avant leur embarquement. Ensuite la narratrice change de ton, introduit des dialogues, des relations complexes entre les personnages qui prennent de la profondeur, jusqu’au récit de sa propre vie. D’abord une vie comprimée par la pauvreté, et les échecs familiaux, puis une vie qui s’affranchit de ses servitudes.

Le Dieu manchot (José Saramago)

note: 4Voilà le Portugal au XVIIIe siècle Maria - 6 février 2014

Les deux héros de ce roman sont Balthazar Sept-Soleils et Blimunda Sept-Lunes, lui soldat, elle sorcière. Ce couple c'est l'image même du Portugal de temps de Jean V de Portugal. Voilà une grande fable baroque, un magnifique roman épique et blasphématoire.

Danse, danse, danse : roman (Haruki Murakami)

note: 5Voir Miyazaki et lire Murakami Maria - 6 février 2014

Pour moi, le Japon c’est sont des romans de Murakami et des films de Miyazaki. Avez-vous vu « Ponyo » ? Lisez donc « Danse, danse, danse ». Dans ce roman deux éléments marquent l’itinéraire du héros solitaire et mélancolique : la danse et l'eau. L’univers de Murakami ne laisse jamais indifférent. Avec cette belle ouverture sur les autres, cette naissance d'amitiés sincères et surtout de ce sentiment amoureux qui permettent de se libérer, de revivre et retrouver la joie de vivre.

La Conjuration des imbéciles (John Kennedy Toole)

note: 5Adorable et/ou détestable Maria - 2 décembre 2013

Ignatus Reilly, le héros du livre est un personnage hallucinant : gros, laid, menteur, égoïste, égocentrique, narcissique, puant, hypocondriaque, pédant, paresseux, instable, mythomane et paranoïaque. Il est... peu commun, n’est-ce pas ?! Et malgré tout cela, je l'ai trouvé intrigant et comique entouré des personnages issus de milieux divers de la Nouvelle-Orléans des années 60. Ignatius ne laisse personne indifférent. Je l’ai adoré, certains le détestent.

Cantique des plaines (Nancy Huston)

note: 3Sombre condition humaine Jeanne - 14 novembre 2013

A travers la vie de Paddon, fils d’immigrants arrivés au Canada au tout début du XXe siècle, l’auteur écrit une chronique familiale sur trois générations. Paddon tente d’échapper à la rude vie de fermier, à son père alcoolique et à sa mère réfugiée dans la religion, en faisant des études. Mais son rêve d’écrire un ouvrage philosophique sur la question du temps se brise sur les aspérités du quotidien, une femme ennuyeuse, des enfants à nourrir. L’amertume et la tristesse le gagnent, sauf quand il retrouve sa maîtresse, une métisse indienne. Le roman aborde au fil des pages de nombreux thèmes : la question indienne, le statut de la femme, la place de la religion, l’évangélisation forcée, l’identité, le temps, la narration. La romancière a un style très personnel qui m’a effrayée d’abord, mais dans lequel j’ai vite été à l’aise : de longues phrases peu ponctuées, un récit non chronologique qui emporte le lecteur un peu hypnotisé.

Mitsuba (Aki Shimazaki)

note: 4Beau et touchant Jeanne - 14 novembre 2013

J’ai beaucoup aimé ce petit récit tout en retenue, servi par une écriture simple et élégante, d’une histoire d’amour dans le cadre d’une entreprise au Japon. Lui est cadre commercial, elle fait un remplacement à la réception ; tous deux semblent être des êtres libres, intelligents, maîtres de leur destin. Mais petit à petit, on sent que la pression sociale est plus forte que leur désir, que la vie de l’entreprise dévore celle de ses employés, que chacun a un tribu à payer pour en faire partie. Avec une économie de mots, des personnages campés en quelques phrases, des situations de la vie quotidienne, l’auteur parvient à une profonde dénonciation de la société japonaise, et a réussi à me toucher.

La Vérité sur l'affaire Harry Quebert (Joël Dicker)

note: 1Vivement d’autres lectures ! Maria - 30 août 2013

Voilà ce que j’ai envie de crier : trop long, ennuyeux et me voilà contente d'avoir enfin achevé ce roman ! Vivement d’autres lectures.

Les Enfants de minuit : roman (Salman Rushdie)

note: 5Passionnant et envoûtant Jeanne - 25 mars 2013

Saleem est né à minuit le jour de l’indépendance de l’Inde, ce qui fait de lui un enfant aux pouvoirs extraordinaires, dont le destin personnel est une métaphore du destin collectif de sa jeune nation. Voilà un roman foisonnant et métaphorique : en superposant une saga familiale à l'histoire contemporaine de l'Inde, Salman Rushdie nous offre un roman un peu complexe dans sa structure comme dans ses références pour un lecteur occidental. Une meilleure connaissance de l’histoire de l’Inde m’aurait aidée à y entrer encore mieux. Mais cela n’a pas gâché mon plaisir pour autant, car c’est plein d’intelligence, d’humour et de verve. J’ai été entraînée par le narrateur Saleem à aller toujours plus avant dans son récit, qui est extrêmement varié, composé de multiples histoires, comme sa vie, racontée avec une autodérision qui m’a fait garder le sourire du début à la fin, est elle-même multiforme et tourbillonnante. Une lecture passionnante et un peu envoutante, un roman de belle envergure à découvrir !

Un Enfant de l'amour (Doris Lessing)

note: 1Pour un moment de détente Jeanne - 25 mars 2013

La meilleure partie du livre est à mon avis le récit de la traversée. Doris Lessing réussit remarquablement à faire sentir l’épreuve physique et morale de ces hommes livrés à l’inaction, la maladie et la soif. Mais l’histoire d’amour – peut-on même parler d’amour- entre James et Daphné semble trop invraisemblable et les personnages manquent de profondeur psychologique. D'une lecture facile, ce livre offre un bon moment de détente, même s’il ne m'a pas laissé de traces profondes.

Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire (Jonas Jonasson)

note: 5Loufoque et joyeux Jeanne - 21 mars 2013

Le jour de ses 100 ans, Allan Karlsson s’échappe de sa maison de retraite et entame un périple rocambolesque. Poursuivi par la police et par un gang de dealers, il se fait en route quelques amis invraisemblables, et leurs aventures alternent avec le récit de la longue vie de notre héros qui, on le verra, a eu plus d’une fois rendez-vous avec l’Histoire. Et là l’auteur atteint des sommets d’absurdité et de drôlerie. C’est burlesque sans être grinçant, résolument joyeux.

Une Femme est une femme (Jean-Luc Godard)

note: 5Léger et pétillant Jeanne - 18 mars 2013

Une petite fantaisie légère et pétillante, plein de charme et de dynamisme. Le scénario est mince, l’histoire a peu d’importance dans ce film où s’enchaînent des scènes amusantes, insolites, jouées par des acteurs libres et inspirés, au rythme de la musique de Michel Legrand dans un décor plein de couleur. C’est gai, c’est tonique, bourré de clins d’œil au cinéma et à la comédie américaine. J’ai beaucoup aimé les scènes de rue dans le Paris des années 60, l’éclat des touches de couleur rouge, le dialogue de la scène du dîner ! Jusqu'ici je croyais que je n'aimais pas Godard !

Un Coeur de trop (Brina Svit)

note: 1Un coeur de trop Jeanne - 24 janvier 2013

Après la mort de son père, Lila, parisienne, mariée, mère de famille, engagée dans une vie professionnelle réussie, retourne en Slovénie pour l’enterrement et y vit quelques semaines comme égarée dans un univers étranger, entre le souvenir du père et la rencontre d’un homme. C’est cette parenthèse dans sa vie que nous raconte l’auteur, avec des entrelacements de flash-back et de pages d’un roman inédit trouvé dans la maison du père décédé. Il en résulte une construction un peu brouillonne, peut-être pas tout à fait maîtrisée, qui complique une histoire que j’ai trouvée peu convaincante, ponctuée à mon avis alternativement de banalités et d’invraisemblances. Cependant j’ai apprécié la tentative de raconter le moment d’une vie où les choses peuvent basculer, où apparaît une faille dans l’univers d’un personnage, comme Stefan Zweig dans Vingt-quatre heures de la vie d’une femme.

Journal d'Hiroshima, 6 août-30 septembre 1945 (Michihiko Hachiya)

note: 3Journal d'HiroshimaAnonyme - 22 janvier 2013

Un livre très enrichissant tant sur les terribles conséquences de la bombe atomique que sur la culture japonaise en général. Ce témoignage bien qu'assez technique (écrit par un médecin) est un récit très humain de ces évènements.

La Petite fille de Monsieur Linh (Philippe Claudel)

note: 4Un récit simple et touchant Jeanne - 17 janvier 2013

C'est une très jolie histoire d'amour entre un grand-père et sa petite-fille, et d'amitié entre deux hommes seuls, racontée avec une grands sobriété et un style épuré qui collent très bien aux personnages : peu bavards, dépouillés par la vie, ils vont à l'essentiel avec délicatesse. C'est facile à lire car les phrases sont courtes et tout est raconté au présent. Le dénouement est intéressant et surprenant, quoique des indices aient pu alerter le lecteur.

Gatsby le magnifique (Francis Scott Fitzgerald)

note: 5Gatsby le magnifique Jeanne - 9 janvier 2013

Derrière le personnage énigmatique de Gatsby, figure solaire à ses propres yeux, éblouissant une société riche et superficielle par des fêtes dans lesquelles il jette une fortune mystérieusement acquise, se cache un homme solitaire à la poursuite d’un rêve, d’un amour du passé qui l’obsède et le détruit. La fête n’est qu’une illusion et se termine en tragédie. Dans ce roman Fitzgerald jette un regard acéré sur la société américaine des années 20, celle des héritiers des grandes fortunes et celle des tricheurs, des trafiquants. C’est un monde où derrière le vernis des apparences, il y a le désespoir.
Le style est brillant, élégant, rapide, enlevé, avec toutefois des pauses dans le récit dues aux réflexions du narrateur, Nick. A la fois acteur et observateur, vivant les événements en direct, -parfois malgré lui, mais les provoquant aussi parfois-, les commentant avec un certain recul et une lucidité partielle. A côté de l’égoïsme, du snobisme, de la superficialité des autres personnages, il rassure le lecteur et lui permet de ne pas être englouti par cette histoire qui le tient d’un bout à l’autre.
J'ai aimé cette traduction qui m'a paru très fluide et élégante.

The Great Gatsby (Francis Scott Fitzgerald)

note: 5Gatsby le magnifique Jeanne - 9 janvier 2013

Derrière le personnage énigmatique de Gatsby, figure solaire à ses propres yeux, éblouissant une société riche et superficielle par des fêtes dans lesquelles il jette une fortune mystérieusement acquise, se cache un homme solitaire à la poursuite d’un rêve, d’un amour du passé qui l’obsède et le détruit. La fête n’est qu’une illusion et se termine en tragédie. Dans ce roman Fitzgerald jette un regard acéré sur la société américaine des années 20, celle des héritiers des grandes fortunes et celle des tricheurs, des trafiquants. C’est un monde où derrière le vernis des apparences, il y a le désespoir.
Le style est brillant, élégant, rapide, enlevé, avec toutefois des pauses dans le récit dues aux réflexions du narrateur, Nick. A la fois acteur et observateur, il vit les événements en direct, -parfois malgré lui, mais les provoquant aussi parfois-, et les commente avec un certain recul et une lucidité partielle. A côté de l’égoïsme, du snobisme, de la superficialité des autres personnages, il rassure le lecteur et lui permet de ne pas être englouti par cette histoire qui le tient d’un bout à l’autre.

La Vérité sur l'affaire Harry Quebert (Joël Dicker)

note: 2Un bon thriller, mais pas plus Jeanne - 20 décembre 2012

Un bon thriller, assez efficace, qui sait prendre le lecteur et le tenir par des rebondissements spectaculaires. La structure du livre est intéressante, et j’ai bien aimé l’idée de construire un livre autour d’un livre. Mais ma lecture n’a pas été sans déceptions, parce qu’au fur et à mesure du récit le doute s’est installé en moi sur la vraisemblance de cet amour à l’eau de rose (Nola chérie, Harry je t’aime à répétition!) entre un homme de 34 ans et une fille de 15 ans, et parce que les personnages sont très convenus, sans profondeur psychologique. Et les extraits du soi-disant chef d’œuvre de Quebert m’ont navré par leur pauvreté ; à moins que ce ne soit voulu, et que je n’aie pas décelé le second degré ?

L'Ombre du vent (Carlos Ruiz Zafon)

note: 5A dévorer Jeanne - 20 décembre 2012

Pour les amateurs de roman, ce livre est magnifique, ils ne pourront pas le lâcher avant la fin. C’est à la fois un roman d’initiation qui débute en 1945 - le narrateur, Daniel, a alors 10 ans - et se termine en 1955, un roman d’aventures, un roman sur un roman, ou plutôt le roman d’un roman, mystérieux et fantastique, qui nous plonge dans la Barcelone de l’avant-guerre. Les deux histoires s’entremêlent, des personnages étranges, très drôles ou très angoissants, s’emmêlent pour aider ou menacer Daniel. J’ai énormément aimé la première partie du roman, pleine de verve et de dialogues comiques, j’ai dévoré la suite avec avidité pour connaître la clef de l’énigme, même si j’ai moins aimé ce côté très sombre et tragique de l’histoire. Amours, amitiés, trahisons, fantômes, secrets : on est pris jusqu’au bout.

Jours de fête (Jacqueline Lalouette)

note: 5Fêtes et traditions Jeanne - 13 décembre 2012

Connaissez-vous l’origine de la crèche, du sapin, de la bûche, du père Noël ? Dans ce livre, vous apprendrez l’histoire et la signification des traditions de Noël et des autres fêtes célébrées en France, religieuses ou laïques, comme le réveillon de la Saint-Sylvestre. Vous connaîtrez les usages des vœux et ce qu’on offrait pour les étrennes du 1er janvier. L’auteur nous révèle que pendant longtemps les cadeaux étaient offerts au jour de l’An, et que c’est sous l’influence anglaise que Noël devient le jour des cadeaux, à la fin du XIXe siècle.

Noël raconté par les grands écrivains (Julia Bracher)

note: 5La magie de Noël Jeanne - 13 décembre 2012

Une fois par an, à Noël, chacun de nous a l’envie de retrouver l’esprit d’enfance, de plonger dans la magie d’une nuit où l’on peut croire en la bonté du monde. Comment allons-nous célébrer Noël cette année, pour que nos attentes ne soient pas déçues et que dans nos yeux brillent des étoiles ? Avez-vous souri en voyant à la réception du Foyer la collection de peluches de Noël, vous êtes-vous réjouis devant le sapin décoré ? Alors vous serez enchantés par ces histoires fantastiques de trolls et de fées, par la douce gravité des contes de la nativité, et par d’autres histoires inattendues, cocasses ou naïves. Et peut-être vous ferez-vous conteur pour faire entendre la magie des voix de Noël.

Yaaba (Idrissa Ouedraogo)

note: 5Tendresse Maria - 29 novembre 2012

Yaaba, en moré, l’une des langues du Burkina Faso, signifie grand-mère. Qu’est-ce qui de plus tendre qu’une grand-mère … Ce film est une magnifique et délicate rencontre entre la jeunesse et la vieillesse …

Home (Toni Morrison)

note: 2Court, dense, lourd Jeanne - 29 novembre 2012

J’ai été un peu déçue par le dernier roman de Toni Morrison. La critique vante sa forme courte, ramassée, mais peut-être est-ce justement ce qui m’a frustrée. Certes il se dégage une véritable force dans l’évocation de la ségrégation des années 50, du traumatisme d’un vétéran de la guerre de Corée, de la cruauté ordinaire ou extraordinaire, avec, en toile de fond au milieu de la douleur, fragile mais puissant, un amour fraternel finalement rédempteur. Mais comme lecteur j’ai eu le sentiment d’assister à la projection d’un film dont les personnages se meuvent à l’écran sans rien pouvoir révéler de leurs motivations, de leurs émotions profondes. Est-ce ce que cherche l’auteur ? C’est possible, afin de signifier la domination du mal et de la souffrance sur la personnalité de Franck et de sa sœur. Et c’est seulement quand Franck avoue le mal qu’il a commis et que Cee survit au mal qu’elle a subi qu’ils prennent vie et peuvent envisager un avenir : « Quelque part au fond de toi, il y a cette personne libre dont je parle. Trouve la et laisse la faire du bien dans le monde. » dit à Cee la femme qui a pris soin d’elle. C’est un roman court et dense, lourd par l’absence de psychologie durant une grande partie du récit. Le soulagement n’arrive qu’à la fin, quand le frère et la sœur sont revenus à leur point de départ, à la maison. Il semble alors qu’au-delà des souffrances subies, un avenir est possible.

La Jarre d'or (Raphaël Confiant)

note: 2Roman initiatique Jeanne - 19 novembre 2012

L’histoire d’Augustin Valbon, écrivain raté en quête d’inspiration, vivant dans un quartier pittoresque et mal famé rempli de personnages hauts en couleur, est en réalité davantage l’histoire d’une création littéraire. Le sujet principal du livre n’est pas son personnage principal, mais le mystère de l’écriture et la condition de l’écrivain. Le point de départ du récit est la légende d’une jarre enterrée remplie de trésors, transformée ici en une jarre remplie de livres aux pouvoirs occultes. En allant chercher cette jarre, comme en essayant d’explorer l’enfer de la bibliothèque de Fort de France, Augustin est en réalité en quête de la connaissance de lui-même, et la jarre, comme la bibliothèque, sont des métaphores du for intérieur de l’écrivain où il doit puiser son inspiration. Le succès littéraire l’atteindra là où il ne l’attendait pas ; finalement l’auteur Raphaël Confiant et son personnage Augustin semblent ne faire à la fin du roman qu’une seule et même personne. C'est agréable à lire, mais je n'ai pas réussi à me laisser totalement dépayser. Cet univers de croyances magiques me reste étranger, et je dois faire faire des efforts pour entrer dans cet univers.

La Jeune fille à la perle (Marie-Odile Fortier-Masek)

note: 3Comme un tableau Jeanne - 19 novembre 2012

Une jeune fille entre au service des Vermeer, à Delft. Au milieu des corvées ménagères, elle prend petit à petit une place particulière auprès du peintre : depuis celle de privilégiée ayant le droit d’entrer dans l’atelier, même si c’est pour y faire le ménage, jusqu’à celle de modèle, qui va provoquer sa perte. Ce roman évoque la relation entre Vermeer et la jeune fille en en conservant tout le mystère, et raconte en même temps que la genèse imaginaire du tableau. Il décrit tout le processus artistique du travail du peintre. Le tout est baigné dans l’atmosphère des scènes domestiques de Delft. La langue de l’auteur est simple et belle. Le livre se lit comme on regarde un tableau.

La Chatte (Colette)

note: 5Le monde de Colette Jeanne - 19 novembre 2012

Alain et Camille sont deux jeunes mariés, enfants gâtés de familles bourgeoises, elle plus moderne que lui, vraiment amoureuse, quand lui aime surtout le calme et l’ambiance compassée de la vieille demeure familiale de Neuilly, et sa chatte, Saha. Le jeune couple s’installe provisoirement dans un studio parisien en haut d’une tour, et la chatte abandonnée à regret à Neuilly tombe malade. Alain la prend avec lui dans le studio. Déjà il se détache de Camille qui, délaissée, devient jalouse de la chatte bien-aimée, jusqu’à la pousser dans le vide…
Sens de l’observation, finesse psychologique, écriture précise et subtile : l’art de Colette atteint ici une sorte de perfection. Un registre classique, aucun effet inutile, mais une écriture nuancée, sans aucune froideur, car Colette perçoit le monde qui l’entoure avec tous ses sens et le transmet ainsi à son lecteur : odeurs et couleurs du jardin, douceur du pelage, ambiances des nuits… Une lecture courte, mais qui procure un grand moment de plaisir.

Un Barrage contre le Pacifique (Rithy Panh)

note: 3Corruption de l'homme et beauté de la nature Jeanne - 5 novembre 2012

Ce film est une adaptation du roman de marguerite Duras, réalisée par un cinéaste cambodgien de talent, filmé avec des images superbes à l’endroit-même où se trouvait la concession de la mère de M. Duras, dans une nature magnifique qui offre un cadre de toute beauté aux personnages et surtout à une Isabelle Huppert de feu et de cendre. C’est une femme rongée par la colère, minée par le sentiment de l’injustice, épuisée par les frustrations, une mère qui fait peser sur ses deux enfants son envie de revanche et qui par avidité est prête à vendre sa fille pour se sauver de la ruine. On assiste dans ce film à la dégradation de la nature humaine et à la corruption à tous les niveaux. C’est cruel et ce serait tout à fait déprimant sans la poésie qui se dégage des images et des paysages. Il reste ce sentiment que la nature est plus forte que toutes les entreprises humaines.

Van Gogh (Melissa Mcquillan)

note: 1Long et ennuyeux Jeanne - 10 octobre 2012

Je suis très déçue par ce film long et ennuyeux, comme un exercice d’école soigné, mais sans originalité, sans souffle. C’est une succession de scènes bien étudiées pour ressembler à des tableaux de Renoir, de Monet, de Cézanne, de Degas, de Toulouse-Lautrec… c’est beau formellement, mais je n’ai pas vraiment trouvé Van Gogh. Les personnages me semblent juste posés sur la pellicule, mais ne prennent pas vie. Le rôle des critiques d’art, des marchands de tableaux est toutefois bien mis en évidence, et Dutronc joue bien l’homme solitaire, souffrant, incompris de son entourage. Mais que c’est long !

Le Scaphandre et le papillon (Julian Schnabel)

note: 3La valeur d'un battement de cil Jeanne - 10 octobre 2012

Je n’avais pas du tout envie de voir ce film, à cause de son sujet difficile et de la personne de Jean-Dominique Bauby, un journaliste très parisien, très à la mode, caustique, brillant, celui à qui tout réussit et pour lequel je n’avais aucune sympathie. J’avais peur que le film soit désespérant et cherche à tirer sur la corde sensible. Il n'en est rien. Le réalisateur a pris le parti de nous restituer l’enfermement du malade et de montrer ce qu’il vit et ressent de l’intérieur grâce à une voix off et des images qui tentent de nous restituer sa vision : la caméra est au niveau du lit ou du fauteuil et ne nous montre que son champ de vision rétréci, les images de son réveil sont troubles, floues, et nous font immédiatement entrer dans le point de vue de Bauby. Son esprit saisit tout, avec intelligence, finesse, parfois du cynisme, et beaucoup d’humour ; son œil capte ce qui veut bien arriver jusqu’à lui, comme la beauté d’une femme. Je suis impressionnée par son courage, son combat pour rester en relation avec son entourage, pour dire qu’il est vivant, par son refus de s’apitoyer sur son sort, sa capacité à réfléchir sur sa vie passée et son désir de saisir tout ce qui lui reste à vivre, à chaque instant. Le film rend bien cela, même si je regrette la mièvrerie de la scène des fleurs en gros plan : c’est dommage et ne me semble guère correspondre à l’état d’esprit de Bauby.

Gadjo Dilo (Tony Gatlif)

note: 3Intéressant, beau, parfois long Jeanne - 28 septembre 2012

Au milieu des Tsiganes, Stéphane (Romain Duris), jeune français un peu paumé à la recherche d’une chanteuse, trouve sa place grâce à Izidor, un musicien qui le reçoit comme son propre fils alors en prison. Izidor est un être formidable, extrêmement expressif et touchant. Puis nait et se développe une relation amoureuse entre Sabina et Stéphane. Sabina (Rona Hartner) a une présence très forte à l’écran, ses émotions, du rire aux larmes, sa grâce comme ses grossièretés, atteignent le spectateur de plein fouet. Le passage de Stéphane dans cette communauté constitue la trame du film, composé d’une succession de scènes qui donnent à voir les Tsiganes en Roumanie : la vie dans le village, les chants, les danses, les difficiles relations avec les Roumains. C’est intéressant, presque un documentaire, un film ethnographique, que j’ai trouvé parfois un peu long malgré des passages drôles ou émouvants. J’ai trouvé Romain Duris excellent dans ce rôle où il est l’étranger perçu comme un marginal par une communauté elle-même en marge.

Liberté (Tony Gatlif)

note: 5Un hymne à la vie Jeanne - 28 septembre 2012

En France en 1943, les Tsiganes qui voyagent d’un village à un autre sont susceptibles d’être arrêtés pour vagabondage. Mais comment renoncer à un mode de vie qui est l’essence de l’âme tsigane ? Alors, malgré l’aide et la solidarité de quelques français, la machine implacable du nazisme va se refermer sur eux. Certes on aperçoit l’horreur des camps et de l’extermination, mais évoquée ici sans lourdeur, suggérée par des détails qui en disent long mais ne nous accablent pas. Car le grand sujet du film c’est la liberté, et ce qu’on voit, c’est une famille qui vit, qui aime la vie, et qui ne peut faire rien d’autre que de vivre libre parce que c’est son identité, dans cette France de Vichy où justement on veut la lui retirer : le prix à payer sera donc la vie. Le personnage emblématique du film, c’est Taloche, joué par James Thierrée, un homme insaisissable et hypersensible, un peu fou, un peu voyant. Il est bouleversant et magnifique quand il communie avec la nature de tout son corps, dans une sorte de transe. Libre, jusqu’à en mourir. Le film se termine par la mort, déjà là ou toute proche, mais c’est un véritable hymne à la vie et à la liberté.

La Promesse (Jean-Pierre Dardenne)

note: 5Devenir un homme Jeanne - 1 juin 2012

Dans La promesse, un adolescent débrouillard et peu scrupuleux est au service d’un père qui vit du trafic et de l’exploitation de travailleurs clandestins. A cause de la promesse faite à l’un de ces hommes sur le point de mourir après une chute d’un échafaudage, il remet en cause petit à petit le système dans lequel il était pris au piège par un père dont la mainmise sur le fils était jusque- là totale. En posant des actes qui signifient la rupture avec son père, le jeune homme gagne la liberté et le statut d’adulte. Ce film étudie avec beaucoup de finesse les rapports père-fils, mais c’’est plus largement un film sur les rapports dominants-dominés, ici dans la vie économique, et sur l’argent qui réduit tous les hommes à l’état d’objet. Par son acte désintéressé, son engagement gratuit pour la veuve du clandestin mort, le fils gagne son humanité. Et il y a cette belle figure de femme, qui dans le dénuement et la souffrance, à la merci d’un homme prêt à la vendre, reste forte, digne, fidèle, humaine.

Rosetta (Jean-Pierre Dardenne)

note: 4Dur et profond Jeanne - 1 juin 2012

Rosetta est un film dur, non parce qu’il nous montre des images insoutenables, mais parce qu’il nous rend témoin impuissant de la terrible âpreté de la vie de Rosetta pour qui chaque instant est une lutte, sans jamais aucun repos, aucun plaisir. Rosetta est une jeune fille qui vit avec sa mère alcoolique dans un camping boueux et qui veut s’en sortir, sortir de la boue, mener une vie normale en ville, avec un travail. Trouver du travail, garder son travail, vivre de son travail, voilà pour elle le salut, quasiment impossible à atteindre dans un monde sinistré. La caméra filme des gros plans de Rosetta, son visage fermé, buté. C’est un film exigeant, qui ne cherche pas à émouvoir le spectateur ni à établir de connivence avec lui. C’est plutôt dérangeant d’avoir sous les yeux cette jeune fille en terrible détresse qui ne mendie jamais un regard de pitié. Les frères Dardenne réussissent là quelque chose de très fort, qui laisse une marque très profonde.

Bonjour tristesse (Françoise Sagan)

note: 3Une belle adaptation Jeanne - 26 mars 2012

Preminger réussit une bonne adaptation du roman de Françoise Sagan, sans toutefois en restituer complètement le charme mélancolique et la dimension psychologique, malgré quelques passages en voix-off pour faire entendre la pensée intérieure de l’héroïne. Mais l’essentiel y est : le passage de l’insouciance de l’adolescente qui cherche à préserver sa vie facile à l’éveil d’une conscience désabusée parce que les choses ne peuvent pas rester toujours comme avant est parfaitement illustré par le jeu de Jean Seberg. De même le choix du noir et blanc pour le présent, qui produit d’ailleurs de très belles images de Paris, et de la couleur pour le passé qui se déroule dans un cadre idyllique où tout est beau,luxueux,lumineux (un peu trop au goût d'aujourd'hui, surtout en technicolor), indique lui aussi la rupture dans la vie de Cécile. Le film réussit vraiment à montrer les sentiments des personnages au fil des petites histoires qui font leur vie jusqu'au drame final, et auxquels les décors servent de théâtre.

Incendies (Denis Villeneuve)

note: 4Bouleversant Jeanne - 22 mars 2012

Adapté de la pièce éponyme de Wajdi Mouawad, Incendies mêle tragédie contemporaine et drame familial avec des acteurs excellents, un ample lyrisme attenué à certains moments par une parfaite sobriété, une grand puissance dramatique qui vous tient en haleine d’un bout à l’autre, de superbes images. Tous les éléments de la tragédie sont ici réunis : guerre, viol, inceste, meurtres, et une telle accumulation pourrait exaspérer le spectateur et faire tomber le film dans le mélo. Au contraire, il prend de la hauteur et l’héroïne, Nawal, au-delà de son histoire personnelle, devient une figure à la fois de la victime et de la résistante. D’autant plus que l’actrice qui tient ce rôle, Lubna Azabal, a un jeu magnifique et bouleversant.

La Guerre est déclarée (Valérie Donzelli)

note: 5Vraie histoire, vraie oeuvre Jeanne - 22 mars 2012

L’histoire vraie des auteurs et interprètes du film, Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm, confrontés à la maladie de leur fils de dix-huit mois atteint d’une tumeur au cerveau. Ce récit n’a rien d’une histoire pathétique fait pour émouvoir ; ce film fait partager au public une situation qu’on sent vécue dans tous ses détails : l’angoisse bien sûr, l’incompréhension devant la maladie et le monde médical, et aussi l’amour et l’humour de ce couple qui s’aime, mais dont l’énergie se consume dans la lutte jusqu’à la séparation. Ce film est un témoignage certes, mais c’est aussi une réussite artistique : interprétation excellente, rythme soutenu, en forme de course contre la maladie, images colorées comme dans un kaléidoscope, musiques choisies avec soin et même des parties chantées, tout cela fait du film une très belle création.

La Controverse de Valladolid (Jean-Claude Carrière)

note: 5Texte subtil et fort Jeanne - 27 janvier 2012

En 1550, dans un monastère d’Espagne, a lieu un débat au sujet de l’appartenance des Indiens d’Amérique à la race humaine.
Las Casas est un homme passionné, qui défend les Indiens avec son cœur et ses tripes.
Sepulveda est un intellectuel rompu à l’art oratoire. Cependant à force de raisonnements il finit parfois par se contredire.
Le légat du Pape, Roncieri semble sincèrement épris de vérité et vraiment impartial. Avec ses interventions pertinentes et ses initiatives surprenantes, c’est l’acteur principal du suspense dramatique du roman.
Si le cadre et le sujet apparaissent austères au début du roman, où l’on a l’impression de lire un livre d’histoire, cela devient un dialogue très vivant, brillant, où chacun expose à son tour son argumentation de façon minutieuse. Le débat est ponctué d’épisodes qui sont autant de coups de théâtre qui font avancer la dispute de façon inattendue.
Enfin la chute du roman achève de nous décontenancer. Alors qu’on a l’impression dans un premier temps que le résultat du débat est une avancée pour les droits de l’homme, au final on reste sidéré par la décision du légat, complètement imprévisible et tout à fait déplorable.
C’est une lecture passionnante sur la rencontre et le choc des cultures, écrit avec talent par Jean-Claude Carrière, par ailleurs scénariste de nombreux grands réalisateurs.

Sunset Park (Paul Auster)

note: 3Mélancolique et désenchanté Jeanne - 16 décembre 2011

Paul Auster nous met au cœur des questionnements de ses personnages, en passant de l’un à l’autre avec art: au centre, Miles Heller, en fuite, brisé par une mort dont il se juge coupable ; gravitent autour de lui, dans un squatt, Bing et son indignation, Helen et sa peur de vivre, Alice et ses doutes. Quand la police vient des déloger, c’est comme si c’était la fin des possibles pour chacun d’entre eux. Leurs aînés, malgré une situation acquise, ne s’en sortent guère mieux. Morris Heller, père de Miles, et Willa, sa femme, s’éloignent l’un de l’autre. La maison d’édition de Morris est gravement touchée par la crise. La mère de Miles s’en sort mieux, apparemment ; elle, qui a abandonné mari et enfant pour poursuivre sa carrière d’actrice, a un compagnon aimant et voit son fils revenir vers elle.
Dans ce monde désenchanté où l’avenir est incertain, on décèle des notes d’espoir: Miles et Pilar s’aiment, Willa et Morris reviennent l’un vers l’autre, Miles, Bing, Helen et Alice s’entraident, Miles retrouve ses parents. C’est ce qui fait que ce roman est plus mélancolique que triste, et qu’on y trouve beaucoup d’amour pour une humanité qui a perdu toute arrogance. Il ne s’agit plus de croire en l’avenir, mais de vivre le moment présent. Le constat est lucide et peu enthousiasmant, mais tous les personnages sont très attachants parce que Paul Auster a une telle empathie pour eux qu’elle gagne le lecteur.

Bonjour tristesse (Françoise Sagan)

note: 5Bonjour tristesse Maria - 6 décembre 2011

Un roman fort bien écrit dans un style de qualité et avec une formidable prouesse dans des descriptions. L'écriture est simple et retranscrit parfaitement les sentiments de l'héroïne soumise et rebelle à la fois. La lecture est facile et agréable. Au-delà de ce style, c'est l'histoire vécue à travers les yeux de la narratrice qui m'a plu. Je vous recommande vivement, de faire connaissance de ce personnage tout à fait étonnant.

Le Vol des cigognes (Jean-Christophe Grangé)

note: 3Une palpitante énigme Maria - 17 novembre 2011

Ce roman policier nous entraîne aux quatre coins du monde. Le héros a pour mission de suivre la migration de cigognes à travers l'Europe et l'Afrique afin de comprendre pourquoi certaines d'entre elles ne sont jamais revenues au printemps. Cette question ne semble pas à priori constituer une palpitante énigme, mais vous verrez que ce voyage va rapidement tourner au cauchemar, les cadavres se succèdent, les interrogations s'accumulent.

L'Enigme des Blancs-Manteaux : Enquête dans le Paris du XVIIIe siècle (Jean-François Parot)

note: 2Roman historique et polar Maria - 17 novembre 2011

Ce passionnant portrait des moeurs politiques et sociales de la France sous Louis XV est à la fois un roman historique et un polar. L'auteur, très soucieux du détail et de la réalité historique, nous plonge dans le Paris du XVIIIe siècle tout en nous immergeant dans une histoire bien compliquée. Le héros du livre, Nicolas le Floch doit dénouer une intrigue dans laquelle se mélangent meurtres, complots, crimes, vols et sentiments. A lire!